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C'est drôle comme, gosse, on constitue déjà l'ébauche de ce qu'on sera plus tard; on est encore si proche de notre essence... Personnellement, toute môme déjà, j'avais absolument horreur des contraintes. Vous dit pas le supplice qu'a constitué l'école, le fait d'être arrimée de force plusieurs heures par jour à un pupitre. Heureusement qu'il y avait les copains et les billes qui me faisaient arriver très tôt dans la cour de récré ! Aujourd'hui, c'est un peu pareil. Maintenant qu'Eternelle va son chemin et que j'écris tranquillement – très tranquillement ! - une autre dinguerie de la même veine, je ne supporte plus la moindre obligation. J'ai réussi à me débarrasser quasiment de toutes : plus de job (je vis encore sur la très ancienne vente d'une ferme retapée et déjà des premières redevances du livre), plus de mari (mais des compagnons aussi épris de liberté que moi) et une famille et des amis qui ont compris que, vivant 100% au présent, je ne répondrais aux Noëls et autres invitations que lorsque l'envie m'en prendrait à la dernière minute. Souveraine... et invivable ! Mais il y a une dernière obligation à laquelle

j'ai eu une peine folle à me soustraire bien qu'elle me donne des boutons hautement démangeants : les anniversaires ! J'ai notamment fait partie pendant des décennies d'un groupe d'amies particulièrement férues de messages fleuris, de cadeaux élaborés et de généreuses célébrations impliquant chansons à préparer (hiiiiik.... Tellement sympa une fois, mais moins, vingt!) Et là, je viens de "réussir" à ne pas souhaiter de bônanni aux plus généreuses du groupe... sans me sentir coupable, ou presque ! Après tout, elles sont libres de se couvrir de présents et se célébrer si ça leur fait plaisir et moi itou, je suis parfaitement libre de ne pas faire de cadeau, ou alors de fêter des non-anniversaires, tellement mieux ! J'adore débarquer à l'improviste, les bras pleins, mais ce côté obligatoire des dates-clé, je ne peux plus ! Les maris qui oublient à répétition la date de leur mariage me comprendront... De toute façon quand on vivra sur mars, ça relativisera.
Je sens de plus en plus que la vraie liberté passe par l'affanchissement de toutes les contraintes, mais surtout de celles qu'on s'autoinflige...

PS : Dernières nouvelles d'Eternelle, le "grand méchant" Amazon permet désormais à nous autres auteurs de figurer dans les bases de donnée des libraires. Ceux-ci peuvent donc se procurer directement nos exemplaires et les revendre en prélevant leur remise au passage. Ainsi, chaque fois qu'une librairie me fera la joie insigne de me commander un exemplaire, je n'aurai plus besoin de me livrer à tout un tralala de manoeuvres administr...acrobatiques. Quel soulagement!